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JUILLET 1593. 46-
grosse lettre, que les diables accoustroient de toutes façons ; et tout plain d'autres de ceux qu'on appeloit politiques, tant de Paris qu'ailleurs, horriblement desfigurés et tenaillés par cent mille diablotius. En paradis, on y voiioit force anges tenans des diables sous leurs pieds : entre lesquels y en avoit un qui avoit les aisles plus grandes que les autres, qui tenoit un diable sous ses pieds qui avoit une escharpe blanche, au dessus duquel estoit escrit en grosse lettre : le Béar-nois; et au dessus de Fange : M, de Guise y roy. Ung autre ange qui tenoit un diable sous ses pieds : le diable estoit inscrit M. de Montpensier ; l'ange : le duc de Maienne. Puis un autre ange au dessus duquel y avoit escrit : le duc de Mercoeur, qui tenoit un diable soubs ses pieds ; et estoit escrit au dessus dudit diable : le marquis de Conti.
On apeloit ce tableau le tableau des Seize de Paris; et estoit un des leurs , nommé Jean Petit, qui l'avoit fait et peint pour un tableau de devotion qu'ils vouloient estaler aux bons jours à Paris.
Ce jour, le doyen Seguier, menasse par les Seize, sortist de Paris, estant aisé à intimider; et aussi qu'on lui en vouloit fort pour parler librement et en politique, c'est à dire en homme de bien.
Ce jour de dimanche, le curé de Saint-André pres-cha furieusement contre les politiques; dit qu'il Ies falloit poingnarder et tuer ; et que de lui, il serviroit de porte-enseigne là où il sa voit qu'il y en avoit.
Le jour mesme, Boucher preschant dit que les politiques avoient le caquet bien rabaissé depuis deux jours, et qu'ils estoient aussi froids que le marteau Saint-Eloy ; cria contre l'arrest donné par ceux de la cour ;
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